Qu’est-ce qui vous décidé à relancer les négociations avec SCV Domaine Skiable ?
Au début de mon mandat, il y avait dans l’air cette petite musique qui consistait à dire que SCV Domaine Skiable ne nous devait plus d’investissement. Pour moi, ce n’était pas entendable, c’était s’avouer vaincu. Ça revenait à dire qu’on ne croyait plus à notre station, à son potentiel ni à son avenir. Or, mon rôle c’est de prévoir l’avenir. À l’heure des mutations de la montagne, dans le champ très concurrentiel des stations de ski, ne plus investir aurait été préjudiciable au tissu économique local donc à l’emploi et par conséquent à nos habitants permanents. C’est pourquoi j’ai décidé de renégocier la DSP, comme le permettait le contrat signé en 2004.
Comment avez-vous réussi à ramener le délégataire à la table des négociations ?
En lui garantissant l’augmentation de son chiffre d’affaires par la mise sur le marché de nouveaux lits marchands. Avec notamment les 490 lits hôteliers du projet AMO porté par la commune en lieu et place de la friche piscine/patinoire.
Comment se sont déroulées les négociations ?
Plus que de négociations, je parlerais de co-construction autour d’un objectif commun : sortir d’une logique cantonnée aux remontées mécaniques. La question n’est plus seulement d’investir dans des télésièges plus rapides, plus confortables mais bien de développer une vision d’aménagement de la station, de préparer l’avenir de notre montagne, hiver comme été, en intégrant la nouvelle donne climatique. Avec un partenariat gagnant-gagnant.
Comment les futurs aménagements ont-ils été définis ?
C’est l’aboutissement d’un long travail de réflexion, initié dès le début de mon mandat. Avant de demander des investissements au délégataire, il a fallu dresser un état des lieux de notre domaine d’altitude, analyser avec lucidité ses forces et ses faiblesses puis bâtir un projet de station qui réponde aux enjeux du changement climatique et aux attentes de la clientèle. Fidèle à ma méthode, j’ai privilégié l’intelligence collective en associant l’ensemble du Conseil municipal, des acteurs économiques et des professionnels du ski. Cette concertation élargie nous a permis d’identifier des aménagements que nous avons étudiés avec le délégataire pour retenir 10 projets structurants.
Quels sont les aménagements programmés sur le domaine ?
Ils sont divers mais poursuivent une même finalité, celle de corriger les faiblesses de notre station : la limite pluie/neige désormais située à 1900 qui nécessite la création d’un vrai front de neige à Ratier, le manque d’espaces débutants, la sous-valorisation du domaine d’altitude, hiver comme été.
Certains équipements seront en service dès cette année, tel que le tapis d’embarquement du télésiège de l’Aiguillette.
D’autres aménagements verront le jour au cours des cinq prochaines années, comme le réaménagement global de Ratier.
Retrouvez ci-dessous le détail des aménagements programmés.
En quoi est-ce un tournant décisif pour la commune ?
Rappelons qu’initialement, la DSP de 2004 prévoyait un plan d’investissement de 40 millions sur 30 ans, finalement ramené à 32 millions.
Or, aujourd’hui, nous avons obtenu du délégataire qu’il réinjecte 16,5 millions sur 10 ans alors qu’il aurait pu ne rien débourser. Et qu’il prenne à sa charge, dès cet hiver et jusqu’en 2034, la navette village, pour montant total de 1 728 000 d’euros. La seule variable d’ajustement porte sur la redevance versée annuellement à la commune, indexée sur le chiffre d’affaires, et qui sera modulée en fonction du nombre de nouveaux lits chauds commercialisés.
Ces 16,5 millions d’investissements, d’un montant inhabituel en fin de DSP, placent la commune dans une position favorable en vue des négociations d’un prochain contrat d’exploitation des remontées mécaniques en 2034.
Cette avancée est donc une bonne nouvelle pour notre commune qui conforte sa place centrale au cœur du domaine. Et c’est aussi une excellente nouvelle pour notre station de Serre Chevalier qui se place déjà dans le top 10 des premières françaises et qui doit encore conforter son positionnement dans la perspective des JO 2030.